«Moi, Nojoud…» l’histoire d’une petite Yéménite mariée de force à l’âge de 10 ans… à un homme adulte et qui eut le courage de demander le divorce, et de l’obtenir, malgré les coutumes archaïques de son entourage. Edition «J’ai lu» .
En Inde, où le mariage d’enfants est interdit mais reste néanmoins bien ancré dans les mentalités et la pratique, un tel mariage, conclu il y a 17 ans entre une fillette et un garçonnet âgés de 1 et de 3 ans, vient d’être annulé suite à la plainte de la jeune fille qui venait de découvrir ce «contrat» qu’elle était en passe de devoir assumer.
De nos jours où ces pratiques inacceptables ont franchi nos frontières, il est grand temps de réaliser les promesses avancées: mettre à l’agenda politique des campagnes de prévention et des structures d’aide efficaces pour sauver les jeunes filles maltraitées, parfois séquestrées ou même mises en danger par leur propre famille. Le mariage forcé n’est pas un destin acceptable, et il n’est pas une fatalité.
Il en va de même pour éradiquer les pratiques de mutilations génitales, et les différentes violences imposées aux femmes, quels qu’en soient les prétextes: jalousie, «honneur», mésentente ou respect de traditions. Aseel (Anvers) a eu plus de chances que d’autres… séquestrée et battue par ses parents et ses deux frères pour avoir refusé un mari imposé et préféré un jeune collègue non musulman… elle s’en tire avec commotion cérébrale; la famille violente écope d’une légère amende et d’une peine de prison.
Voir l’article de Vers l’Avenir (10 février 2012).
Avancée dans la lutte contre les violences entre partenaires
Depuis quelques années, la Belgique s’est dotée de plusieurs instruments pour lutter contre les violences entre partenaires (dont sont encore victimes une femme sur cinq); les deux dernières mesures législatives qui viennent d’être votées apportent: l’éloignement du domicile conjugal pour l’auteur des violences et la levée du secret pour les professionnels qui ont connaissance de faits de violence (dorénavant, toute personne soumise au secret professionnel (médecins, avocats, assistants sociaux,…) pourra, si elle le juge nécessaire, lever celui-ci et prendre les mesures nécessaires pour protéger les victimes).
Continuons: ouvrir la ligne d’écoute 7j/7 et 24h/24, octroyer plus de moyens aux refuges, introduire l’éducation à l’égalité pour tous les élèves… C’est bien aussi important que la résolution d’une équation du second degré, non?
Et aussi, peut-être: évacuons de nos Tribunaux les arguments surréalistes de certains avocats des bourreaux, comme l’article 71: l’évocation d’une «force irrésistible» qui absout l’auteur d’un crime de toute culpabilité a permis une fois de plus l’acquittement d’un homme qui avait étranglé son épouse (Cours d’Assises d’Arlon). À quand l’apprentissage pour tous d’une gestion des conflits sans user de violence? A quand les structures de prévention permettant de désamorcer les exaspérations qui conduisent à de tragiques passages à l’acte?
© Porte Ouverte 2012