Pas trace, dans le rapport des Assises, de proposition d’une réciprocité vis-à-vis de la société d’accueil pour construire «un mieux vivre ensemble», pas trace de «devoirs» mais bien d’exigence de droits particuliers et surtout, de droit à l’exception culturelle ( sous forme de concessions diverses faites à la «tradition» ou à une «religion») .
Obtenir des droits «comme les autres» est une quête absolument honorable, et cela rejoint le combat féministe, mais d’une part, cela s’accompagne de l’acceptation d’une réelle égalité de droits ET de DEVOIRS, et d’autre part, cela ne doit pas signifier l’obtention de droits exceptionnels, qui créeraient des types de citoyenneté différents dans la population belge.
Enfin, la RÉCIPROCITÉ dans le contact social est primordiale pour améliorer le «vivre ensemble». Si des différences culturelles créent une tension sociale, l’effort d’intégration à produire est partagé: la minorité qui «s’intègre» produit un effort d’adaptation… et la société qui intègre des minorités en son sein produit également un effort d’adaptation.
Ces deux efforts existent certainement dans le chef de certains individus, de certaines associations; ce sont ces tentatives de rapprochement qu’il faut encourager, et non les forces de repli communautaire, les tendances à s’isoler dans sa différence et à s’identifier à elles, par opposition aux autres tranches de la population.
Notre Groupement a toujours revendiqué pour les Femmes la stricte égalité avec les Hommes, et non des privilèges, des protections, des exceptions… cette éthique politique reste la nôtre dans ce nouveau problème de société qui menace, ô combien, le statut de la femme.
Comme le craint F. Dassetto(1) que «d’un fétichisme de pluralisme culturel absolu renforcent les identités closes et oublie comme dans le rapport de «poser la question de la base COMMUNE du pluralisme et de l’interculturalité… qui ne se réduit pas aux relations interpersonnelles.»
Il est indispensable d’avoir une approche globale de la situation et d’ analyser puis de tenir compte du contexte et des interactions qui jouent sur le vécu et les desiderata des «minorités» avant de revendiquer des droits (tout en oubliant de parler des devoirs) qui peuvent avoir des conséquences plus négatives que positives sur la construction d’une convergence collective du «vivre ensemble».
(1) Felice Dassetto, « Des assises de l’interculturalité mal assises » in Le Soir du 10 novembre 2010
(2) www.diversite.be