Dans un mémoire présenté à la FOPES «Parcours d’exil, demande d’asile: prise en compte des persécutions et de l’appartenance sexuelle dans la demande d’asile des femmes en Belgique», Mary Collins nous informe que seules 3 demandes émanant de femmes sur 6 ont abouti au statut de réfugié après une procédure de recours et l’une d’entre elles a obtenu un permis de séjour après une procédure de régularisation.
En dépit de la diversité de leurs situations et de leurs origines, toutes ont partagé des difficultés à faire valoir leur statut de femmes en tant que raison principale de fuite de leur pays d’origine et base de leur demande d’asile.
Le droit d’asile, droit individuel, repose sur le concept clé de «persécution» et toute demande doit prouver «qu’il y a une crainte bien fondée (de retourner dans le pays) pour raison liée soit à la religion, l’opinion politique, la nationalité, la race, l’appartenance à un groupe social particulier» (Convention de Genève relative au statut de réfugié-1951). Donc, l’octroi du statut de réfugié dépendra de la capacité de la personne à prouver qu’il/elle est persécuté-e selon l’un de ces critères. Dès lors pour les femmes, le problème de la preuve est un véritable obstacle car les formes de persécutions subies se passent souvent à l’abri des regards publics et se déroulent dans des sociétés qui tolèrent la violence à leur égard. Les violences évoquées par les femmes «sans papier» sont des violences liées aux mutilations génitales, aux viols, aux crimes d’honneur et aux mariages forcés. Les refus politiques d’établir des critères clairs en matière de régularisation rend le droit d’asile aléatoire. Mary Collins ajoute encore que rendre visible la dimension genrée de la persécution est un défi de taille.
Dans la revue «Infor-Moc» de mars 2009 (www.mocbw.be )
Une fois de plus, on est forcé de constater que quel que soit le problème rencontré par des groupes humains, ce problème est toujours plus aigu pour les femmes?et peu (ou pas) pris en compte dans sa spécificité de genre.