Le Figaro publiait récemment un article intitulé «Ces dirigeantes qui renoncent à leur congé de maternité» (www.lefigaro.fr du 15/1/2009). Rachida Dati en fait n’est pas la seule dans son cas. Une étude menée en France en 2002 sur un large échantillon de femmes dirigeantes conclut qu’aucune n’avait pris l’entièreté de son congé légal.
L’auteure de l’étude relate que ces femmes ont voulu mener une carrière tout en ayant des enfants mais que le congé de maternité «est un temps contraint qu’elles veulent réduire au minimum vital». Globalement, on peut dire qu’elles «sacrifient» ce droit des femmes sur l’autel de leur carrière, tout en assurant que cela n’empêche pas de consacrer le temps qu’il faut aux enfants et de leur donner tout l’amour nécessaire, grâce à une bonne organisation.
La Présidente de l’Union féminine civique et sociale ajoute que«si toutes les femmes n’ont pas la même attitude face à ce congé, c’est parce que toutes n’ont pas le même intérêt à travailler. Plus elles aiment leur métier, plus le retour à leurs fonctions est rapide». En Belgique, des associations de femmes plaident pour le libre choix mais, de même que dans l’étude française, la solidarité des autres femmes ne joue pas:les femmes qui font ce choix sont critiquées par les autres, qui considèrent qu’elles piétinent la lutte menée pendant des années pour le droit des femmes.
Ce thème délicat mérite réflexion de la part des féministes. D’une part, on peut accorder de l’importance au libre choix des femmes?d’autre part, il ne faudrait pas oublier le risque de voir les employeurs «préférer» des employées prêtes à sacrifier leurs congés de maternité aux autres, qui revendiqueraient de conserver ce droit.
Bref, dans ce cas de figure, on peut considérer que la liberté des unes pourrait nuire à la liberté et aux droits «acquis» (provisoirement?) des autres?