Début juillet, Le Soir titrait qu’en Turquie «Les crimes d’honneur ont la cote»: un rapport dénonce la recrudescence d’une «pratique ancestrale» et montre que la«tendance s’accélère dans les grandes villes». Chaque jour, les médias turcs relatent des histoires sordides ou des suicides forcés de jeunes femmes et téléguidés par les familles; à Istanbul par exemple, la police constate un crime d’honneur par semaine pour «réparer» l’honneur d’une famille le plus souvent «souillé» par une fille VIOLEE, adultérine ou fugueuse.
Une explication viendrait du «très fort exode rural venant du sud-est de la Turquie, du centre de l’Anatolie ou de la Mer noire», exode accompagné des coutumes appliquées dans ces régions. Bien que les codes civil et pénal aient été modifiés, le viol marital reconnu comme crime et les peines augmentées dans les cas de crimes d’honneur, la réalité et les traditions de terrain persistent et des juges persistent à utiliser la notion de «provocation» pour réduire les peines. Des femmes sont encore «données» par leur famille à un homme d’une autre famille pour «réparer» d’autres types de crime, elles sont mariées de force, ou VENDUES pour environ 4000 euros (d’après le témoignage repris dans le quotidien) pour d’autres raisons comme par exemple, des résiliations de dette.
On peut s’inquiéter de constater en ce 21ième siècle des horreurs de ce type dans un pays qui postule son entrée dans l’Union européenne. En outre, la persistance de ces pratiques dans les pays voisins ne risque-t-elle pas de déteindre sur nos populations d’origine immigrée, produisant des conséquences rétrogrades dans les démocraties laïques, égalitaires et modernes de l’Europe?