Un site français politiquement de «gauche» («pouvoir-ouvrier») écrivait dans son analyse des conditions pour aller vers une plus grande libération des femmes qu’un des grands freins à celle-ci consistait dans «le double travail des femmes travailleuses».
http://www.pouvoir-ouvrier.org/femmes/liberation/LdF6,double.html , (article d’août 2002)
Malgré le fait que, depuis la seconde guerre mondiale, la proportion des femmes travaillant en dehors du foyer familial a augmenté, cette tendance n’a pas changé les éléments fondamentaux de l’oppression des femmes, à savoir l’existence continue d’un modèle familial pesant lourdement sur les femmes en tant que sphère du travail privé (agissant pour la reproduction de la force de travail): «Parce que les femmes sont toujours responsables de la puériculture et font la majeure partie du travail domestique, le foyer demeure leur responsabilité principale, sans alternative». Bien que l’État ait pris en charge des services d’aide comme les crèches, les hôpitaux? aucun service ne remplace «le besoin» d’une personne centrale dans la famille responsable du bien-être social des autres.
Le fait que ce soit toujours les femmes qui occupent ce rôle «mine leur capacité à participer sur un pied d’égalité au travail (rémunéré)». Le fait que tant de femmes qui ont des responsabilités familiales travaillent aussi en dehors du foyer ne veut pas dire que leurs tâches domestiques sont réduites.
De ce fait, si en plus elles ont des enfants, elles doivent travailler pour participer aux charges de la famille mais bien souvent elles prennent (ou sont obligées de prendre) un type de travail organisé de façon à s’adapter aux responsabilités domestiques (équipes du soir, temps partiel?). Cette situation leur permet de combiner deux rôles, aux dépens du temps social pour elles-mêmes ou pour leur famille conclut le texte.
Nous ajoutons que si certaines femmes culpabilisaient (sentiment de culpabilité favorisé par la société) moins de travailler à l’extérieur et de ne pas consacrer «assez» (très subjectif et culturel) de temps à ses enfants, elles pourraient accepter – moralement – de partager avec leur compagnon ce «job» non rémunéré mais important de personnage central garant du bien-être de sa famille.