A l’occasion de la sortie de son dernier livre (La touche étoile, Grasset), Benoîte Groult qui mène depuis de longues années des combats pour la reconnaissance des droits des femmes se dit déçue, lors d’une récente interview, de la facilité avec laquelle des jeunes femmes actuelles ont oublié (ou ne se rendent pas compte) les luttes menées pour obtenir le droit de vote et plus d’égalité dans tous les domaines. Elles ne supportent pas d’être cataloguées de féministes, comme «s’il s’agissait d’une étiquette qui les empêchent d’être aimées, d’être séduisantes».
Entre 1968 et 1980, le féminisme était une cause très populaire mais depuis lors «la société s’est refermée, elle a eu très peur de l’avancée des femmes. Aujourd’hui, il y a une espèce de retour au cocooning; les magazines féminins par exemple engagent à pouponner pendant 7 ou 8 ans? et après? Le marché de l’emploi sera fermé; c’est très dangereux comme politique».
Lorsque le journaliste lui demande si elle vote systématiquement pour une femme, elle répond «à valeur à peu près égale, oui»; et celui-ci de lui rétorquer que c’est du sexisme à l’envers sur quoi B. Groult, qui compte aujourd’hui 86 années, de répondre «Il y a tellement de sexisme à l’endroit que je rétablis l’équilibre si je le peux».