En fin d’année dernière, un grand quotidien belge publiait une interview d’Annie CORNET, professeure de «gestion des ressources humaines et management des organisations» à l’Université de Liège. Elle soulignait que les femmes cadres étaient de plus en plus nombreuses tout en ajoutant une réserve: «surtout aux fonctions intermédiaires, et plus on monte dans la hiérarchie, plus elles sont sous-représentées». Dans à peine 14,5% des entreprises seulement, souligne le secrétariat social SD WORX, les comités de direction sont réellement mixtes: le «plafond de verre» qui s’oppose à l’ascension professionnelle des femmes a la vie dure..
En ce qui concerne les différences salariales, A. Cornet constatait que «la discrimination est encore notoire même lorsque les barèmes sont appliqués, car des hommes bénéficient de primes liées par exemple à la flexibilité (pas la même que celle des caissières!), à leurs responsabilités spécifiques dans des domaines comme la finance, l’informatique?
Selon une récente enquête de l’INSEE, le différentiel entre le salaire mensuel brut des hommes et des femmes serait de 16% en Belgique (contre 24% en France).
D’après SD WORX, dès que le cap des 2 500€ est franchi, on observe une montée en puissance des hommes; dans la catégorie la plus haute (plus de 6 000€) on compte une majorité écrasante d’hommes (89%).
Malgré les avancées, les femmes cadres restent victimes des stéréotypes et «d’effets de systèmes»; elles ne se voient pas offrir les mêmes opportunités de carrière que leurs homologues masculins. Elles paient aussi le prix de la «ségrégation horizontale» en étant souvent cantonnées dans des directions d’appoint telles les ressources humaines, la communication?
Un sociologue donne une des raisons de cet état de fait: «En tant que femmes, elles peuvent heurter par leur seule présence les conceptions sociétales de certains décideurs».
Un commentaire parmi d’autres possibles: voilà qui éclaire aussi comment la prostitution et le commerce sexuel, ainsi que le commerce de «la beauté et des apparences» peuvent influencer négativement l’emploi des femmes. De manière générale, toutes formes de stéréotypes de genre (images, slogans, humour sexiste?) contribuent à freiner la totale émancipation des femmes et la véritable mixité de la société. Voilà pourquoi nous revendiquons que la diffusion de ces stéréotypes soit systématiquement combattue.