Khadiatou DIALLO a remporté le prix «Femme de l’année» 2005 pour avoir fondé le GAMS (Groupement d’hommes et de femmes pour l’Abolitions des Mutilations Sexuelles); celui-ci existe déjà en France et fait partie d’un réseau européen contre les «pratiques traditionnelles néfastes».
Cette Peule d’origine sénégalaise sait de quoi elle parle: à l’âge de 7 ans, elle a été infibulée avec un couteau suisse et recousue; à 12 ans elle a été mariée de force (comme c’est la coutume dans certains pays) à un homme de 45 ans et donc à nouveau coupée, «décousue»; inconsciente, elle a été dit-elle «violée par le pédophile».
Divorcée, elle a été à nouveau mariée de force «pour que ma famille ne perde pas la face»; elle a eu son premier enfant à 15 ans et son mari la battait. Elle l’a abandonné après le décès de sa mère («on ne pouvait plus lui dire qu’elle n’avait pas su éduquer sa fille») et s’est mise à travailler sur un marché pour subvenir aux besoins de ses enfants. Arrivée en Belgique, elle a voulu briser les tabous et a enquêté auprès de nombreuses Africaines, en parallèle à de nombreuses lectures sur les origines sur ces pratiques pudiquement appelées «culturelles.»
Sous prétexte qu’une femme excisée serait plus fidèle, ces mutilations (qui d’ailleurs, précise-t-elle «ne sont pas dictées par le Coran») sont infligées à des millions de fillettes. Le GAMS a pour but d’être un lieu de paroles pour tenter de guérir les séquelles de ces horribles tortures, il offre aussi un soutien psychologique pour résister aux pressions familiales et tenter d’empêcher la perpétuation de cette tradition inacceptable. On sait à présent que ce terrible handicap à vie est vécu aussi par des enfants nées chez nous, certaines étant excisées en cachette en Europe ou encore dans le pays d’origine de leur famille, à l’occasion de bien cruelles «vacances».
Plus d’info sur le site: http://www.gams.be