Le journal LE SOIR du 4 décembre 2005 titrait «La féminisation de la profession (de médecin) complique la planification du nombre de médecins».
Le journal relatait entre autres un témoignage confirmant «un désintérêt des nouvelles générations pour la médecine générale particulièrement hors des villes». Paradoxe disait-il car en juin 2005, alors que le numerus clausus impose un quota strict, toutes les places de généralistes n’ont pas été pourvues en Communauté française. «Cette tendance est accentuée par la féminisation du métier de médecin. Aujourd’hui les auditoires de médecine comptent 6 filles pour 4 garçons. Mais la moyenne d’heures de travail prestées est très différente: d’après une étude de l’École de santé publique de L’ULB, les médecins mâles de 45 ans avoisinent les 5000 heures annuelles pour 2200 heures pour leurs cons½urs. Rien de vraiment étonnant à cela: le temps partiel choisi permet aux médecins féminins de «moins mal» concilier vie professionnelle et vie familiale. Certaines disciplines comme la dermatologie ou la pédiatrie, parce qu’elles se prêtent mieux à une pratique à domicile, seront bientôt quasi exclusivement pratiquées par des femmes. De plus, une partie importante des nouvelles générations de médecins, hommes ou femmes, sont réticentes à un régime de disponibilité permanente pour leurs patients, quitte à renoncer à une partie des revenus qui y sont liés»
Un commentaire: faut-il être choquée par le commentaire du journaliste comme s’il allait de soi que ce sont toujours les femmes, mêmes à un niveau de responsabilités et de professionnalisme comme ceux des docteur-e-s en médecine, qui doivent et souhaitent mieux «concilier» ou par le fait que, elles normalement auraient les moyens de se faire aider matériellement même pour la garde des enfants alors que beaucoup d’autres femmes n’ont ni les moyens ni une position sociale et financière suffisantes pour oser affirmer qu’elles exigent de partager la «conciliation» avec leur conjoint?
Autre commentaire: l’article ne dit pas ce que l’étude conclut à propos de la spécialisation en gynécologie. Alors qu’il nous paraît que cette profession qui concerne le corps des femmes et les décisions majeures qui parfois s’imposent (exemple avorter ou non, ligaturer ou non) devrait très majoritairement exercée par des femmes, il y a toujours une majorité de gynécologues masculins, d’une part, les places à l’entrée de la spécialisation faisant souvent l’objet de «parrainage» intensif et d’autre part aucune solution n’est apportée aux femmes qui doivent quitter leur domicile la nuit pour un accouchement alors qu’elles n’ont pas de conjoint disposé à prendre en charge les petits enfants et la gestion familiale pendant leurs heures de travail! A quand une solution?