Alors que dans tous les pays européens, l’approbation ou non du texte de la constitution fait la une, très peu nombreuses sont les voix qui s’élèvent pour informer des dangers encourus par l’égalité pour les femmes .
En France, Gisele Halimi a résumé la situation et répondu aux personnes qui déclaraient que le projet de traité institutionnel comportait des avancées pour les femmes et que l’égalité y était affirmée comme valeur.
Elle explique que malgré la mobilisation des mouvements féministes, on ne trouve aucune trace de cette égalité dans la première phrase de l’article 1-2 qui énumère les valeurs de l’Union; l’égalité apparaît uniquement dans la deuxième phrase comme une caractéristique.
La différence est fondamentale; la valeur fondatrice conditionne le caractère européen du pays; la caractéristique est un constat, une donnée de sociologie extrêmement mouvante et l’égalité femmes/hommes a été ainsi de nouveau ravalée au rang d’objectif. Pis, le droit pour les femmes de choisir de donner la vie n’est pas reconnu ; l’article II -62-1 déclare que «toute personne a droit à la vie»; cet article pourrait être mis en concordance avec les récentes tentatives d’insuffler la vie et des droits au foetus; l’article I-52-3 instaure un dialogue privilégié avec les Eglises tandis qu’en même temps le nouveau pape déclarait que «l’avortement, c’est la liberté de tuer».