Dans «Le Monde» du 4 février nous lisons un article portant sur l’étude du comportement des institutrices d’écoles «maternelles» avec leurs petits élèves. La chercheuse: Leila Acherar docteur en sciences de l’éducation et chargée de cours à l’université de Montpellier III montre que les institutrices ont des comportements très différents selon qu’elles parlent à des filles ou à des garçons. L’école «transmet un modèle archaïque de rapport entre les sexes» si bien que «se construit, au travers de processus très subtils, l’inégalité entre les sexes». En effet, souvent l’institutrice accueille les filles en les complimentant sur leur tenue alors qu’elle demande aux garçons ce qu’ils ont fait la veille. Elles interrogent plus souvent les garçons que les filles, afin «qu’ils soient plus calmes».
C’est par l’énoncé répété de stéréotypes archaïques relatifs aux rôles masculins et féminins que les discriminations entre les hommes et les femmes s’inscrivent, comme normales, dans la mentalité des enfants. Il n’est donc pas surprenant qu’après cette intériorisation les filles soient encore si peu nombreuses dans les études les plus prestigieuses alors qu’elles ont en général un parcours scolaire plus brillant que les garçons.
Évidemment, les femmes ne sont pas toutes féministes et parfois même lorsqu’elles le sont pour leurs revendications personnelles et/ou professionnelles, elles transmettent encore des valeurs peu favorables à l’avenir des filles. Peut être faudrait il que les mouvements féministes se donnent comme objectif de se pencher plus sur la mise au point d’un dialogue formateur avec ces femmes.