La période actuelle de l’année est propice à la réflexion sur l’enseignement. Nous ne débattrons pas ici des innombrables opinions sur la réforme de l’enseignement. Les choix de l’orientation scolaire ou académique des personnes qui nous importent méritent réflexion et il faut que les choix faits par les intéressé(e)s (et leurs familles) ne reflètent pas consciemment ou non les préjugés ancrés qui règnent encore et dont le plus résistant est ce qu’on appelle classiquement «l’éducation des filles», sujet qui a fait couler beaucoup d’encre et de salive depuis des siècles.
Il ne faut pas limiter inconsciemment ou non les choix des filles à des études qui les préparent«à une profession qui convient à leur sexe», à un métier d’aidant ou à des professions déjà encombrées. Un créneau sur lequel on insiste est la formation aux sciences exactes ou au métier d’ingénieur.
Mais, à ce propos, il y a lieu de formuler trois observations :
- on se conforme aux préjugés en soulignant que le travail d’ingénieur convient maintenant aux femmes parce qu’il s’est transformé et peut être exercé dans les bureaux plutôt que sur les chantiers; mais on ne dit pas aux femmes que le passage des métiers techniques aux carrières commerciales et financières impliquent des avantages pécuniaires, ce propos est trop souvent réservé aux hommes,
- on parle d’un mythique «tronc commun» des études de base en oubliant qu’actuellement le choix précoce d’une section scientifique forte semble être un atout décisif pour la suite des études et la carrière. Il faut parfois faire un choix entre l’acharnement au prix d’un redoublement de classe et le passage dans une section plus faible : à cause des préjugés de sexe/genre on fait plus volontiers redoubler un garçon tandis qu’on réoriente plus volontiers une fille vers une section plus faible;
- les choix dans l’éducation doivent être très précoces et commencer avant l’âge scolaire, notamment lors de l’achat de jouets. Si le commerçant demande de quel sexe est l’enfant auquel le jouet est destiné, répondez :«cela n’a pas d’importance».