En avril 2003, l’assemblée des Etats Parties a élu les 18 juges de la toute nouvelle Cour pénale internationale. Parmi les 44 candidat(e)s il y avait 10 femmes : 7 femmes ont été élues parmi ces 18 juges.
Le statut de la Cour prévoit qu’elle doit comporter au moins 6 femmes et l’on constate que certain(e)s candidat(e)s mentionnent leur sexe dans leur curriculum vitae (document ICC/ASP; 1/4/add1). Dans ce cas les instructions ont été respectées et même dépassées. Cependant ceci est un exemple rare et ne reflète pas l’état général de la situation des femmes dans les institutions du système de l’O.N.U.
En application d’une résolution 57/180 de l’Assemblé générale de l’O.N.U. du 18/12/2002, le secrétaire général a présenté un rapport sur «l’amélioration de la situation des femmes dans les organismes des Nations Unies» (document: E/CN.6/2003/8). Ce document montre que les femmes représentent 35% du personnel soit une augmentation de 0,4% en 1 an, et sont 41% dans les services soumis à une répartition géographique. D’après nos rapides calculs, si cette progression demeure constante et s’il n’y a pas de marche arrière, il faudra environ 90 ans pour que la parité hommes – femmes soit atteinte!
Les chiffres de l’ONU montrent que des différences existent suivant la hiérarchie des emplois, comme on pouvait s’y attendre.
Au rang de secrétaire général adjoint, il y a 4 femmes sur 38 fonctionnaires soit 1,3% de moins qu’en 2001, et 4 femmes sur 39 fonctionnaires soit 0,6% de moins qu’en 2001 au rang de sous – secrétaire général.
Dans les opérations de maintien de la paix il n’y a qu’une seule femme parmi la cinquantaine de représentants et envoyés spéciaux : en Georgie. Elles ne sont que 24% parmi les administrateurs des missions de la paix. Six missions ont un personnel exclusivement masculin et 24 des 28 opérations ne comptent aucune femme.
Dans les services généraux les femmes représentent 61,9%; mais elles sont sous représentées dans les services de sécurité et parmi les agents des corps de métiers où elles ne sont que respectivement 9,3% et 3,5%.
Le rapport stipule que des efforts sont accomplis pour recruter davantage de femmes et se réfère au travail à temps partiel, à la possibilité d’offrir aussi des emplois aux conjoints afin d’attirer des candidat(e)s et à l’organisation du travail modulable.
En ce qui concerne les diverses entités du système des Nations Unies le rapport signale qu’aucun organisme n’a atteint le but de la parité: c’est le Fonds des Nations Unies pour la population qui s’en approche le plus avec 49,2% de femmes. Au P.A.M. (Programme alimentaire mondial) il y a 33% de femmes dans les bureaux extérieurs.
Le rapport conclut à la nécessité de continuer les efforts et l’analyse des causes de cette situation, y compris le harcèlement, notamment le harcèlement sexuel.
Le rapport fait appel aux états membres et aux organisations non gouvernementales pour qu’ils recherchent et proposent des candidates.