La promotion des femmes aux postes de direction.
Résumé du livre paru en anglais «Breaking through the glass ceiling – Women in management» de Linda Wirth, Bureau pour l’égalité entre hommes et femmes, B.I.T.(commandes: bureau des publications du B.I.T. 4, route des Morillons CH – 1211 Genève 22- Suisse).
Nous présentons les idées principales formulées dans une brochure publiées par le BIT, qui résume l’étude en français.
Le «plafond de verre» désigne l’ensemble des barrières invisibles et artificielles, érigées par des préjugés d’ordre comportemental et organisationnel qui empêchent les femmes d’accéder aux plus hautes responsabilités. L’une des principales sources de cette discrimination vient des idées préconçues concernant les rôles et le comportement social de l’homme et de la femme.
La présence des femmes aux postes à responsabilité dans les grandes entreprises progresse ainsi que le montrent certaines études (USA: en 96: 2.4% de femmes aux postes de hautes direction dans les 500 plus grandes entreprises; en 99: 5.1%). Mais cela reste difficile et elles vont parfois vers les PME ou créent leur propre entreprises (Suède: 20% des nouvelles entreprises sont dirigées par des femmes, USA: 38%).
Les inégalités viennent surtout de préjugés quant aux rôles sociaux. On observe de faibles progrès : Japon en 87: 50% des hommes et 38% des femmes étaient pour la femme au foyer; en 90: 36% des hommes et 24% des femmes.
La formation des femmes n’est pas en cause. On constate par exemple que les femmes sont souvent plus qualifiées que leurs collègues masculins (Allemagne en 97 : 34% des cadres féminins sont titulaires d’une maîtrise pour 25% des hommes, et 46% de femmes sont titulaires d’un doctorat pour 36% des hommes). Les femmes constituent de 1 à 3% des cadres supérieurs des entreprises et ceci ne correspond pas du tout avec la proportion des femmes formées pour ces postes (USA : les femmes forment 46% de la population active mais 2,4% des postes de cadres en 96 et 5% en 99 – étude Fortune sur les 500 plus grandes entreprises).
Le taux d’inscription des femmes dans les institutions d’enseignement supérieur progresse lentement : dans le monde de 45% en 85; et 47% en 96. On observe d’énormes différences selon les pays mais l’accroissement se voit partout.
La présence du plafond de verre s’accompagne de la présence de «parois de verre» qui cantonnent les femmes dans certains métiers, certains horaires ou certaines fonctions. Les métiers dits «féminins» sont réputés à tort comme demandant moins de qualifications. Cette ségrégation horizontale s’accompagne d’une ségrégation verticale car même dans les professions dites «féminines» les hauts postes de responsabilité sont occupés en majorité par des hommes. La ségrégation professionnelle s’accompagne d’une dévalorisation non objective qui entraîne des différence dans les rémunérations.
Quant aux fonctions occupées: au Royaume Uni : en 98, 50% des chefs du personnel et 3.4% des chefs de la recherche et développement étaient des femmes.
Globalement on constate qu’il y a progression des femmes dans les postes de direction mais les décisions de nomination sont exagérément influencées par la conception qu’ont les décideurs (souvent presque exclusivement des hommes) des rôles sociaux des femmes et des hommes.
Les femmes sont surtout handicapées par le fait qu’elles doivent élever leurs enfants et assumer les tâches ménagères. Dans la mesure où la reconnaissance et promotion viennent de la capacité à effectuer de nombreuses heures de travail ceci est impossible aux femmes qui assument aussi toutes les tâches familiales et ménagères dans leur famille.
L’étude note que les progrès viennent notamment des revendications des mouvements féministes mais les résultats atteints jusqu’ici montrent que ces revendications ne sont pas encore satisfaites.