Nous sommes inondé(e)s d’informations au point qu’il faille beaucoup d’attention pour découvrir que certains éléments d’information qui nous intéressent et nous concernent manquent ou encore que, sous un titre très prometteur, se dissimule un aveu C’est la raison pour laquelle il importe de lire d’un ?il féministe dans chaque pays, les rapports officiels que les autorités envoient aux divers organes qui s’occupent du droit des femmes dans les organisations internationales, rapports périodiques exigés des états parties à des traités internationaux comme les conventions des Nations Unies, par exemple.
Nous rappelons cette préoccupation alors même que la hasard d’une lecture nous met sous les yeux le rapport du Maroc au comité pour l’élimination de la discrimination l’égard des femmes, organe des Nations Unies (CEDAW/C/MOR/2).
Nous lisons à la page 31 : « En ce qui concerne les forces armées, des mesures ont été prises pour permettre aux femmes d’accéder à certaines fonctions à caractère social ou sanitaire » (N.D.L.R. c’est nous qui soulignons). Voilà une indispensable limitation aux chances d’emploi, d’une part, et une évidente ségrégation des sexes.
Et, plus loin, nous lisons à la page 33 que, bien que nombreuses dans la fonction publique, elles occupent souvent les échelons inférieurs de la hiérarchie. En 1996, elles étaient 12%. Seules 22% d’entre elles se trouvaient à des échelons supérieurs. Cette situation existant malgré les dispositions d’un dahir de 1958 qui établit l’égalité des personnes des deux sexes en matière de recrutement et de promotion dans la fonction publique.
L’auteur du rapport reconnaît que la promotion des femmes est, en fait toujours écartée ou retardée et ce n’est pas à elles qu’on confie les dossiers les plus valorisants.
Le rapport a été écrit en 2000 et les statistiques qu’il cite sont déjà anciennes et il serait intéressant de connaître la situation actuelle et l’évolution depuis l’accession d’un nouveau roi au trône.
On connaît aussi la lutte dans femmes du Maroc dans le domaine du code de la famille et de la répudiation, les dispositions en la matière influant sur la condition des Marocaines de notre pays.
Le rapport de l’O.N.U. traite aussi du salaire minimum et des revenus respectifs des hommes et des femmes (page 34) Dans le secteur public, si l’on considère les tranches de rémunérations supérieures, l’on constate que 5,4% des agents de l’Etat perçoivent un salaire annuel équivalent ou supérieur à 120.000 dirhams soit 10.000 dirhams par mois, mais ce groupe ne comprend que 2,6% des femmes fonctionnaires, contre 6,7% des hommes, ce qui montre bien la situation privilégiée de ces derniers sur le plan de la rémunération dans l’administration. Les écarts de salaires sont encore plus importants dans le secteur non structuré de l’économie, qui vit en marge du droit du travail. »
Nous apprenons que, dans les régions urbaines, 32% des femmes et 22,6% des hommes vivent en dessous du seuil de pauvreté.
Toujours à la page 34, nous lisons un aveu étonnant et/ou méritoire, sous la plume d’un auteur officiel. L’égalité des hommes et des femmes en ce qui concerne le salaire minimum « ne doit pas faire oublier qu’il existe des discriminations ouvertes dans le secteur privé ou plus subtilement dans le secteur public et parapublic. »