On se souvient de l’indignation que souleva, en son temps (il y a près d’un siècle) l’attentat perpétré par une suffragette britannique contre le tableau d’un peintre célèbre exposé dans un musée, elle voulait souligner, par son geste, la discordance entre l’intérêt pour une oeuvre (objet, croyances, nous nous rappelons une souscription nationale) et l’indifférence du public à l’égard du traitement subi par les militantes du suffrage des femmes (arrestation, détention, grève de la faim, alimentation forcée).
Et maintenant ne voit-on pas la discordance entre l’émotion soulevée dans le monde par la destruction d’oeuvres d’art séculaires par les Talibans d’Afghanistan et le sort fait par eux à l’ensemble de la population féminine du pays (réclusion à domicile, refus d’instruction, refus de les laisser travailler, etc.).
Une femme ne vaut-elle pas une statue?
Non, les temps n’ont pas changé.