Pendant longtemps, les sportives, comme les femmes du show-business, se sont plaintes à juste titre du peu d’écho que leurs prestations trouvaient dans les médias. Il semble qu’un virage s’amorce et l’on voit désormais des articles importants consacrés à leurs prestations. Encore faut-il que les commentateurs consacrent leur prose aux succès sportifs des intéressés et à leur personnalité et non à leur seule beauté ou élégance.
Nous avons le plaisir non seulement d’apprendre le succès de la Britannique Ellen MacArthur dans la course de voiliers Vendée-Globe, une épreuve mixte, mais aussi de lire dans « Le Soir » du 12 février 2001, l’éloge que fait d’elle son concurrent, Desjoyeaux, vainqueur de l’épreuve »: Ellen reste pour moi un grand mystère! Elle a dix ans de moins que moi et elle aurait pu me battre! Ce Vendée s’est joué aussi serré que n’importe quelle régate. »
Bien-sûr, elle n’était « que » deuxième. Mais de nombreux concurrents étaient derrière elle.
Cet événement que certains (et certaines) jugeront mineur nous amène à faire quelques réflexions générales. Pour notre part, nous ne nous étonnons pas de la percée des femmes dans le sport, par exemple. Nous ne nous étonnons pas de les voir en tête à l’arrivée ou bien placées dans un peloton. Elles en sont capables et ce qui est étonnant c’est que l’opinion dominante ait voulu si longtemps l’ignorer. Il faut considérer que, par suite de toutes les traditions et dans tous les domaines, les femmes sont souvent moins nombreuses à prendre le départ.
Et il reste à souligner que, trop longtemps et encore trop souvent, on ne mise pas sur les femmes, qu’on leur donne plus rarement la chance, qu’elles sont handicapées par l’environnement et les préjugés, que, mettant en doute la réussite de leurs projets, on est moins prompt à les encourager, à financer leurs entreprises en un mot en ne leur donnant pas l’égalité des chances avec les hommes. Tant mieux si les temps changent? un peu seulement.