Les pays d’Europe qui ne font pas (encore ?) partie de l’Union européenne méritent de retenir notre attention; il importe de voir si la condition économique des femmes est comparable à celle que nous connaissons et si l’égalité des hommes et des femmes sur le marché de l’emploi y est plus avancée que chez nous ou si le contraire est vrai.
Un document des Nations Unies nous permet de connaître la situation en Lituanie par exemple. Il s’agit du deuxième rapport périodique de ce pays sur l’application de la Convention internationale sur l’élimination de toutes les formes de discrimination à l’égard des femmes (CEDAW C/LITU/2).
L’article 11 de la Convention se rapporte au travail professionnel. On lit évidemment avec satisfaction que « l’égalité des chances des hommes et des femmes et le niveau d’emploi sont actuellement étroitement liés et que l’égalité des droits des femmes et des hommes sur le marché du travail est un indicateur non seulement de la justice sociale mais aussi de la stabilité économique. »
Mais on déchante un peu même beaucoup quand on lit, plus loin, que le service militaire n’est pas obligatoire pour les femmes et que le départ de celles-ci à la retraite se fait cinq ans plus tôt que celui des hommes; certains travaux sont réservés à des personnes d’un seul sexe.
La proportion des femmes dans le monde du travail a diminué depuis 1996 mais elle atteint 47%. La Lituanie, comme de nombreux pays, est caractérisée par une segmentation verticale contre les personnes des deux sexes. Le taux chômage des femmes s’est accru et est passé de 7,6 à 9%.
En moyenne, la rémunération des femmes est de 77% de celle des hommes et les femmes sont majoritaires dans les catégories professionnelles qui ont les salaires les plus bas. Enfin, bien que le travail à temps partiel soit peu répandu dans ce pays, ce sont les travailleuses qui sont les plus nombreuses dans cette catégorie de personnel. Mais la réduction d’horaire de ces travailleuses n’est pas liée aux tâches du foyer. Ce type de travail concerne 12,3% de l’ensemble des femmes et 10% des femmes mariées (p.35); tout simplement, il n’y a pas de travail disponible.
Là, comme ailleurs, les femmes sont bien le deuxième sexe !