C’est sans doute dans le domaine du travail manuel et du travail technique qu’on constate les disparités les plus criantes entra les travailleuses et les travailleurs. C’est sans doute aussi dans ce domaine que le déséquilibre numérique entre hommes et femmes est le plus prononcé et que la ségrégation hommes-femmes est la plus marquée.
On le voit dans la répartition des écolières et des écoliers dans les établissements d’enseignement qui préparent à ces métiers. Il n’empêche que des jeunes filles veulent s’y préparer et le ministère fédéral de l’emploi mène une campagne pour l’entrée des femmes dans les métiers « d’homme ».
Une brève séquence filmée présentée à la R.T.B.F. a donné la parole à certaines de celles qui ont réussi à vaincre le carcan de la ségrégation. Elles ont clairement expliqué qu’une de leurs motivations était le salaire toujours plus élevé dans les métiers « masculins » que dans les métiers féminins. La parole a été donnée à une soudeuse, une sapeur-pompière, une aléseuse, une maçonne, etc. Elles se sont bien intégrées dans leur milieu de travail.
Des réticences du côté des employeurs ? Une importante industrie a surmonté les préjugés et s’en trouve bien.
Le film montre le caractère suranné du primat donné à la force physique, notamment grâce au développement technique.
Une difficile intégration dans le milieu masculin ? Les difficultés ne sont pas plus insurmontables que celles auxquelles, il y a un siècle, les premières étudiantes des universités durent faire face.
Il est regrettable que le Forem (l’organisation officielle chargée de l’emploi et de la formation) doive avouer avoir suivi une politique de dissuasion à l’égard des chômeuses qui cherchaient à se frayer un chemin dans les « métiers d’homme ». (« Le Soir » 16 et 17 septembre 2000). Si l’autorité politique et les partenaires sociaux qui sont parties prenantes dans la direction de cet organisme en ont la volonté réelle, la ségrégation des sexes pourra prendre fin.
La question de l’évaluation des tâches sous ses aspects techniques demeure mais elle doit être résolue par la volonté des parties.