En Belgique aussi, les mouvements féministes alertent les autorités sur les graves effets que l’austérité entraîne pour les femmes. Ainsi, Vie féminine a créé une mallette d’animation «Austérité et dette, les femmes s’en mêlent», qui est un outil d’alphabétisation économique, construit, pour comprendre et réfléchir de manière critique et collective sur les mesures d’austérité en application, s’approprier des notions d’économie, comprendre pour mieux agir. C’est aussi une opportunité pour s’interroger et discuter sur le «Que faire?» et comment se mettre en marche, ensemble.
De son côté l’association «Flora» a provoqué une réflexion portant tant sur les choix individuels des femmes (travail rémunéré, bénévole ou invisible, au foyer) que sur les statuts qui enferment les personnes dans des schémas (difficile pour un-e chômeur-euse d’être bénévole, pour un-e cohabitant-e d’être autonome). Débat qui s’est clôturé sur une classification du féminisme en deux catégories, par Irène Kaufer: le fémininisme d’intégration, qui amène les femmes sur le terrain des hommes et dans les mêmes schémas, et le féminisme de rupture, qui installe un nouveau paradigme. Flora suggère un troisième féminisme, le féminisme de transition. Moins radical que le féminisme de rupture, il invite à élaborer une société inclusive, impliquant tant les citoyen-ne-s que les associations et les politiques. Il s’agit aussi, de remettre en question la logique de hiérarchie et de domination, pour chercher davantage dans la culture de la participation et des réseaux (comme supports pour tisser des liens entre les différents acteurs d’une société) un moyen de co-construire une société dans laquelle la survalorisation du travail productif et la logique de profit ne peuvent se déployer au détriment de l’humain.