D’un côté des analystes économiques font remarquer que l’Europe (sauf la Norvège) manque de cadres féminins tandis que de l’autre des chercheurs affirment que le«style» et «le profil» féminin de manager est très actuel et plein d’avenir. Contradiction? Pas vraiment, explique l’Association belge des Femmes Chefs d’Entreprise en concordance avec les conclusions de deux études américaines.
D’une part, des obstacles d’ordre traditionnels et culturels freinent l’accès des femmes aux postes du plus haut niveau, à savoir au-dessus du «plafond de verre». Ces freins (difficulté de concilier la vie professionnelle avec la vie familiale, insuffisance de moyens d’accueil pour petits enfants, peu de valorisation sociale, manque de confiance en soi ou blocage des employeurs ) s’additionnent avec d’autres comme le manque de médiatisation des «success stories» féminins -celles-ci rencontrent les besoins d’identifications de tout un chacun- ou d’autres encore d’ordre plus organisationnel comme leur rareté dans des positions médianes de cadre supérieur dans l’entreprise, ou le refus de la part des réseaux masculins de les accueillir en leur sein, qui conservent ainsi l’information. La culture de l’entreprise elle-même est en cause, ainsi que les horaires tardifs de ces réunions informelles…
D’autre part, ces études révèlent que nombre de femmes auraient un style de management différent, plus participatif et plus proche du leadership transactionnel, plus à l’écoute, plus créatif et plus flexible
Des recherches ont aussi montré que les entreprises ayant un nombre important de cadres supérieurs féminins ou de patronnes sont plus rentables que d’autres, la diversification bonifiant la direction des entreprises en transformant les processus décisionnels en profondeur, car les femmes tendent à minimiser l’importance des formalités pour communiquer directement dépassant ainsi les blocages structurels.
(L’Écho des 6/2/07, 19/2/07, 12/3/07 et 28/3/07)