Le quotidien l’Echo titrait très récemment: «Diversité: Unique Interim, 255 femmes et 12 hommes»; «des sociétés emploient quasi exclusivement des femmes; comment vivre dans un gynécée quand on est homme?» Non seulement le terme «gynécée» nous semble scandaleux ici pour l’image qu’il véhicule d’autant plus que le Directeur général de ce bureau d’intérim est un homme mais aussi parce qu’une situation inverse ne prête jamais à des commentaires à connotation sexuelle moqueuse ou insultante.
Le patron affirme qu’avec 4 femmes au comité de direction, la pyramide ne s’est pas inversée comme d’habitude et que «ma nomination n’est pas le fruit du hasard: mon style de management s’adapte en effet très bien aux femmes; je n’ai pas un tempérament très dominateur et c’est tant mieux car je pense que les femmes n’aimeraient pas un patron qui joue au patron»; ces arguments démagogiques n’empêchent toutefois pas le paternalisme resurgir lorsqu’il ajoute «j’ai toujours pratiqué la politique de la porte ouverte car je pense que les femmes encore plus que les hommes ont besoin de se sentir écoutées et confortées dans leurs choix; elles ont besoin de parler de leurs frustrations, de partager leurs émotions; il faut parfois calmer le jeu…»
Ainsi se forgent et se confortent les stéréotypes et les modèles! Et que dire d’éventuels sous-entendus dans ces phrases! L’interview d’un consultant en management à propos de ce cas de figure continue de transmettre ces idées toutes faites comme des «vérités immuables»: il pense qu’«on a repéré par de nombreuses études, chez la femme une capacité plus grande de passer du registre émotionnel à l’intellectuel; renforcées de manière éducationnelle dans les aspects relationnels, les femmes disposent d’un quotient émotionnel plus développé… ces capacités sont moins aiguisées chez la gent masculine.»
Or il apparaît que c’est le contexte de gestion avec la qualité de gestion qui prime de plus en plus avec les équipes mais aussi avec les clients, les fournisseurs. Comment dès lors expliquer qu’on ne trouve pas plus de femmes aux postes de top management, interroge le journaliste ? «Elles seraient moins tentée par des postes qui nécessitent d’être «guerrier», «destructeur» des adversaires; les femmes se sentent plus à l’aise dans des défis de développement des compétences et de croissance en interne.»
Ainsi constatons-nous de nouvelles niches spécifiquement féminines qui pourraient avoir tendance à se recréer et à remplacer les idées reçues sur les métiers dits lourds ou ceux réservés aux petits doigts agiles, métiers sexués et évalués différemment mais que des classifications de fonction neutres pourraient annihiler prochainement!