Les différents temps de la vie: est-ce que seules les femmes doivent les concilier? Le temps est une ressource très importante. Dans son livre «Le temps des femmes, pour un nouveau partage des rôles», DOMINIQUE MEDA fait remarquer que: «les femmes sont entrées massivement sur le marché du travail depuis les années 70 et qu’elles veulent… obtenir l’égalité professionnelle mais plus encore: du temps pour leur travail …POUR ELLES.» Face à cette révolution notre société ne s’est pas adaptée; nos structures sociales et nos conceptions traditionnelles du partage des rôles sont restées les mêmes, nos mentalités ont peu évolués, nos institutions n’ont pas été réformées…
Il aurait fallu déspécialiser les rôles c-à-d admettre que, si les hommes et les femmes travaillent, alors les tâches parentales, les activités de soin et les tâches ménagères incombent également aux deux sexes – et reconstruire l’ensemble de nos institutions sociales. Nous ne l’avons pas fait; l’habit craque de partout; il faut cesser de le rapiécer et passer à une autre étape».
Le «guide de l’évaluation selon le genre» de la Commission Européenne fait bien ressortir que la répartition des ressources entre les deux sexes est cruciale si l’on veut promouvoir un modèle de société plus équilibré; il s’agit dit-il de mieux répartir: le temps, l’espace, l’information et l’argent, le pouvoir, l’éducation, le travail et la carrière professionnelle, les nouvelles technologies etc. En fait, le non-partage des activités parentales, familiales et domestiques semble bien au coeur de ce qui constitue le rapport fondamental d’inégalité entre les femmes et les hommes; or, ce noyau de l’ancestrale répartition «genrée» des activités résiste tout particulièrement !
Puisque ces tâches sont reconnues comme utiles aux deux sexes et aux sociétés dans leur ensemble, pourquoi ne sont-elles pas partagées ? Pourquoi ne sont-elles pas mieux prises en compte par des dispositifs sociaux et les pouvoirs publics ?
Que faisons-nous pour faire changer quelque chose ? Soyons d’abord conscient-e-s qu’une des conditions sine qua non pour que l’égalité soit possible, est un meilleur partage de la ressource TEMPS.