La période qui commence est propice à la réflexion sur les études. Nous ne parlerons pas uniquement des études faites au cours de l’âge de la scolarité obligatoire.
De plus en plus, on constate que bien des personnes doivent changer d’activité professionnelle au cours de leur existence parce que certains métiers disparaissent et que les techniques se modifient; il faut un recyclage permanent pour rester au courant des innovations qui se suivent à un rythme accéléré. C’est un truisme que de le dire. Cela vaut pour les femmes comme pour les hommes mais le maintien et la mise à jour des connaissances professionnelles amène parfois, pour certaines personnes, des obstacles quasi insurmontables.
On se heurte souvent à des contraintes d’horaire quand le recyclage professionnel ne se passe pas au cours des horaires de travail. Une bonne santé physique est évidemment indispensable à un effort de longue haleine qui peut porter sur plusieurs années. Les horaires décalés présentés par diverses institutions sont ils possibles quand les cours commencent à 17 heures, cinq jours par semaine, alors que les trajets à parcourir sont encombrés et que le problème du retour au logis est sérieux si certains services publics de transport cessent en soirée ou deviennent plus compliqués; ou lorsque, dans un ménage, il n’y a qu’un seul véhicule privé. Ne sont ce pas les femmes qui en sont le plus souvent privées ? Elles restent seules dans leur banlieue ou leur village pendant que le reste de la famille va en voiture à l’école ou au travail. dans ces conditions, quelle est la possibilité de «retour au travail» pour celles qu’on nomme les «rentrantes», désireuses d’essayer de retrouver un emploi après l’interruption de leur carrière ?
Une image et un article de journal nous incitent à la réflexion.
L’image est celle de deux jeunes hommes; elle illustre le dépliant d’un cycle de cours à horaire décalé de l’Institut Saint-Louis de Bruxelles.
L’article est une relation de la démarche faite à Bruxelles par un groupe de femmes de l’Action chrétienne rurale des femmes (ACRF) pour protester contre leur isolement et les longs trajets qu’elles ont à faire dans leur province pour aller voir un médecin. Pourquoi «oublier» les études et le travail ?