ÉDITORIAL

La mort brutale survenue récemment, de deux femmes en vue et l’attentat contre une femme ministre en Irak, nous amènent à méditer sur l’éclosion ou la poursuite possible d’une vague de féminicides, au sens propre et au sens figuré. On connaît l’élimination prénatale sélective des foetus féminins et la « pratique de l’exposition » des nouveau-nés de sexe féminin, le meurtre excusé ou l’exécution de la femme adultère (« Tue-la ») et d’autres pratiques qui ont un caractère sexospécifique. On se rappellera aussi assassinat, au Canada, d’un groupe de jeunes étudiantes qui avaient osé faire des études sur des matières jugées « masculines » par leur meurtrier.

Dans certains cas, les femmes sont recluses ou séquestrées, elles doivent être invisibles et on ne peut entendre leur voix. Des moyens spécifiques sont employés, par exemple dans les médias, pour dégrader l’image des femmes, par la pornographie, dans la publicité et aussi dans le cadre d’une complaisance faussement dénonciatrice.

Un quotidien ( La Capitale du 15 septembre 2003) intitulait un article consacré à deux de nos ministres : « Séduisantes ministres: deux tops au top ».

Est-ce pour les valoriser ? On peut s’interroger sur les motifs et les mécanismes de la résurgence de cette situation. Certains disent que c’est le prix à payer pour la réussite des femmes « arrivées » dans notre société. C’est une argumentation qu’il faut dénoncer, c’est une méthode traditionnelle de division des femmes et c’est oublier que les femmes ne sont pas « arrivées » à être les égales des hommes notamment dans la vie professionnelle et le monde économique.

Le gouvernement fédéral vient d’être annoncé : alors que l’Institut du genre se met en place, la mention de l’égalité entre hommes et femmes disparaît dans le titre officiel et protocolaire de la ministre qui a la charge de cette compétence dans ses attributions.

Voilà un long détour pour en arriver à l’actualité et souligner un détail !

A.H.

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