Que l’on aime ou non le vedettisme, il convient que les femmes en bénéficient comme les hommes. Il n’y a pas si longtemps les sportives se plaignaient à juste titre du manque d’intérêt des médias pour leurs activités et leurs performances.
La presse n’a pas manqué de souligner cette fois le souci des organisateurs de présenter au public des signes; c’est une femme, une sportive australienne, qui ranime la flamme olympique, par exemple; elle est, en même temps la représentante de sa communauté, celle des aborigènes d’Australie.
La délégation belge est bien « équilibrée » numériquement entre les hommes et les femmes. Et c’est une femme qui apporte à notre pays sa première médaille; et elle pratique une discipline sportive (le judo) dont les femmes étaient exclues naguère; la presse ne manque pas de souligner qu’une de nos championnes de judo assiste aux Jeux de Sydney en spectatrice alors qu’à Séoul elle-même, en tant que femme n’a pu participer aux Jeux que dans des épreuves de démonstration et non de compétition.
Un dirigeant olympique belge déclare que la période des olympiques amateurs non rémunérés est terminée; que les femmes tirent aussi profit de cette évolution.
Même quand on en est aux célébrations, il est bon de se souvenir du passé qui est souvent loin de mériter la nostalgie. On se souviendra, dans ce pays des antipodes, du sort misérable des prisonnières britanniques déportées au 19ème siècle pour peupler ces terres; venues par bateaux entiers sur lesquels elles étaient harcelées par le personnel masculin de surveillance et aussi par les déportés masculins, elles étaient « choisies » comme au marché par les coloniaux établis dans le pays et celles qui n’étaient pas « choisies » comme épouses n’avaient d’autres ressources que la prostitution. Ce souvenir permet d’évoquer la grande figure des femmes britanniques qui dénoncèrent ces conditions et se portèrent volontaires pour accompagner les convois; on citera le figure d’Elisabeth Fry.