Le marketing genré en segmentant le marché entre filles et garçons véhicule des stéréotypes, pousse à la surconsommation et inflige une taxation spécifique aux femmes. On comprend l’intérêt du marketing genré pour les marques: doubler les intentions d’achat du ménage là où auparavant un seul produit neutre suffisait, tout en proposant aux femmes des versions genrées plus coûteuses.
Ce «gender marketing» très lucratif semble s’attaquer à tous les segments de la consommation. Petit exemple: le lubrifiant genré commercialisé par la marque Empowered products; la composition des 2 produits est strictement identique, seuls l’emballage et le discours marketing diffèrent. Le produit est plus coûteux pour les femmes.
Baptisé «woman tax» (impôt sur la femme), ce supplément coûte aux femmes chaque année 1400$ aux Etats-Unis! A New York par exemple, le nettoyage à sec d’une chemise de femme coûte 4$ de plus, un emprunt hypothécaire 0,4% de plus. Une étude de l’University of Central Florida a montré qu’en moyenne les déodorants pour femmes coûtaient 30% plus chers que ceux des hommes, à composition identique, avec comme seule différence le parfum. Des différences analogues sont observables en Europe. Même l’assurance auto, seul domaine où les femmes pouvaient encore être avantagées financièrement, a dû réajuster ses tarifs suite à une directive européenne de 2004. Elles paient donc désormais le même tarif que leurs homologues masculins, alors qu’elles causent moins d’accidents.
Etre une femme coûte donc plus cher… tout en rapportant moins: aujourd’hui encore 3 femmes sur 4 en France gagnent moins que leur conjoint. Double peine donc.
Sources: tempsreel.nouvelobs.com/ – www.toutalego.com/… – www.rtbf.be/…