Une grande et belle voix du féminisme s’est tue. Antoinette Fouque avait cofondé le MLF, Mouvement de libération des femmes, avec Monique Wittig et Josiane Chanel, en octobre 1968, «en réaction contre le virilisme du mouvement étudiant» ; ce fut pour elle «une libération joyeuse». Créatrice et directrice des éditions des Femmes (1973), elle fut l’animatrice du groupe «Psychanalyse et Politique», l’un des courants majeurs du féminisme en France. Elle ouvrit trois «Librairies des Femmes» à Paris, Lyon et Marseille, et dirigea «Le Quotidien des femmes» (1974), puis «Femmes en mouvement» (1978-1982).
Elle fut députée européenne (Radicale) de 1994 à 1999. Sa dernière mission fut de diriger et de le Dictionnaire universel des créatrices en partenariat avec l’Unesco, un projet auquel elle tenait énormément, parce que, avait-elle dit: «partout, les femmes sont très peu représentées. Elles sont privées de richesses et de reconnaissance». Nous lui sommes reconnaissantes pour tous ces apports.
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