Au Chili, les deux principales candidates à l’élection présidentielle étaient des femmes: Michelle Bachelet et Evelyn Matthei se sont prononcées, à titre personnel, pour le droit à l’avortement et sous certaines conditions. Mais l’une et l’autre ont dû opérer un prudent repli, car le Chili fait partie des quelques pays dans le monde, aux côtés du Vatican, de Malte, du Nicaragua, de la République Dominicaine et du Salvador, où l’interruption volontaire de grossesse sous toutes ses formes et dans toutes les conditions est interdite et pénalisée.
La candidate Matthei a dû faire profil bas sur ses opinions personnelles, car «elle n’est pas seule et elle représente une coalition. Nous sommes opposés à l’avortement sous toutes ses formes» réaffirme un porte-parole de la candidate, «essentiellement pour des motifs relatifs à la morale».
De l’autre côté, Michelle Bachelet, candidate de la gauche, ex présidente du Chili (2006-2010), ex directrice exécutive de ONU femmes, médecin elle-même, et favorite à l’heure de mettre sous presse (elle a obtenu 47% des suffrages au premier tour), a déclaré qu’elle fera tout son possible pour la légalisation de l’avortement thérapeutique, mais de lui seul (danger de mort, de grossesse suite à un viol ou de graves anomalies du fœtus).
Les Chiliennes qui avortent ont peur ; des sages-femmes font valoir qu’en général médecins et personnels hospitaliers sont issus de milieux conservateurs et qu’ils se transforment en délateurs quand il y a soupçon d’avortement.
Quand l’Etat chilien délaissera-t-il ses entraves doctrinaires, religieuses, traditionalistes et conservatrices afin de laisser aux femmes la liberté de décider quoi faire de leur corps ?
Source: www.tv5.org