Une phrase choc dans un tract placardé sur une porte d’église italienne le jour de Noël scandalise toute la péninsule. Et à juste titre. Jugez-en : « Les femmes qui provoquent par leur habillement succinct provoquent les instincts ».
Il est vrai que le curé de la paroisse de San Terenzo, sur la côte Ligure n’y est pas allé avec le dos de la cuillère. Don Piero Corsi, plus catholique que le Pape, apparemment, n’a pas hésité le jour de Noël à placarder un tract invitant les femmes à s’interroger sur leur façon de se vêtir : « Les femmes qui provoquent par leur habillement succinct, qui s’éloignent de la vie vertueuse et de la famille, provoquent les instincts et doivent se livrer à un sain examen de conscience, en se demandant : peut-être le cherchons-nous ? »
Inutile de dire que ce texte a soulevé une vague d’indignations non seulement au sein de la paroisse mais aussi dans toute l’Italie d’autant plus que le bilan des femmes assassinées en 2012 a été particulièrement lourd selon un décompte de la presse.
Certes, Monseigneur Ernesto Palletti, évêque de La Spezia, a aussitôt intimé au prêtre contesté l’ordre de retirer ce texte infâmant pour les femmes, ce qui fut fait. Mais ce qui est vraiment inquiétant, c’est de constater que des « Autorités morales » puissent, en Europe, de nos jours, envoyer au peuple de tels messages et même, tout simplement avoir des convictions aussi rétrogrades et sexistes.
Sous-entendre que les femmes pourraient être responsables de leur propre agression physique (sexuelle) en raison de leur tenue vestimentaire : c’est tout bonnement inacceptable. D’une part les lois européennes prescrivent – pour les deux sexes – ce qui sera considéré légalement comme indécent (exhibitionnisme) ; nul n’a à imposer à autrui des limites supplémentaires à sa liberté.
Mais en outre, on sait que nulle femme n’est à l’abri des agressions et violences.
Nous suggérons plutôt que certains hommes apprennent à mieux contrôler leur violence, leurs pulsions, leurs bas instincts.
Et que tous, hommes et femmes apprennent à respecter autrui, en particulier la Femme en tant qu’être humain à part entière et non corps-objet voué à la satisfaction des désirs d’autrui et/ou de procréation.
Une question d’éducation, à instiller dès le plus jeune âge. Aux parents, à l’école et à nous tous d’inculquer ce principe fondamental à nos jeunes : le RESPECT DE LA FEMME, le respect de l’autre !
S D
Source : www.lepoint.fr 27 décembre 2012