Égalité des rémunérations: Belgique peut mieux faire!

L’Ecart salarial entre les femmes et les hommes en BelgiqueRapport 2010, 88p (PDF, 1,3 MB), Institut pour l’égalité des femmes et des hommes, en collaboration avec le SPF Emploi, Travail et Concertation sociale, la Direction générale Statistique et Information économique et le Bureau fédéral du Plan,

Évolution. Selon ce rapport publié en 2010, les écarts des salaires entre hommes et femmes en 2007, n’ont guère diminué par rapport à l’année antérieure, mais ont régressé comparé à 2004 et 2005 et sur le long terme.

Globalement. Ces écarts restent importants, même en salaire horaire: les travailleuses gagnent 11% de moins par heure que leurs équivalents masculins; l’écart se creuse en base annuelle (24%), car les femmes sont bien plus nombreuses à travailler à temps-partiel.

Par secteur. La différence est nettement supérieure dans le secteur privé: par heure, les employées gagnent en moyenne 26% de moins que les employés. Chez les ouvriers, cette différence s’élève à 18%. Par contre, il n’y a quasi pas de différence dans la fonction publique. En base annuelle, l’écart s’accentue: 37%, tant pour les ouvriers que pour les employés, 18 et 11% pour les contractuels et les fonctionnaires du secteur public.

Avantages. La pilule devient encore plus amère pour les femmes quand on prend en compte les avantages extra-légaux (pension complémentaire, indemnité de trajet domicile-travail). Les femmes en bénéficient moins souvent et, quand c’est le cas, les montants perçus sont moindres.

Diplôme et fonction. L’écart salarial est tout aussi net pour les personnes hautement diplômées (globalement 21%) et surtout dans les fonctions dirigeantes (34%!), lesquelles restent massivement investies par les hommes (78%!).

Temps-plein et partiel. Quand elles travaillent à temps-plein, trois femmes sur dix gagnent moins de 2 000 ? par mois, contre seulement trois hommes sur 20. Le travail à temps-partiel ne constitue pas un choix principal (moins de 11% des femmes à temps-partiel ne souhaitent pas de temps-plein) et, en outre, le salaire horaire s’en ressent: 11% de moins comparé à une autre femme travaillant à temps-plein; ces moyennes ne tiennent pas compte des différences de fonctions.

Facteurs explicatifs. Environ la moitié de l’écart salarial peut s’expliquer par des facteurs connus. Parmi ceux-ci, la position des genres sur le marché de l’emploi (secteur, niveau hiérarchique…) occupe la part principale (55%), la situation familiale (être marié, avoir des enfants) compte pour 15% et seuls 31% concernent des caractéristiques personnelles (formation, expérience, ancienneté, nationalité). NDLR: Parmi les facteurs non identifiés, on peut supposer qu’entrent en compte, des différences de classification et des discriminations volontaires ou inconscientes.

Recommandations. L’Institut propose une douzaine de recommandations, parmi lesquelles le contrôle et l’adaptation des classifications de fonctions, en vue d’en garantir la neutralité, l’amélioration du choix genré des études et une meilleure représentation des femmes au sommet de la hiérarchie dans le monde du travail.

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