En décembre dernier, l’édition 2010 des «Rencontres de la laïcité, de l’égalité et de la mixité», a été consacrée aux nouveaux enjeux du féminisme. Cette initiative commune du Centre Communautaire Laïc Juif (CCLJ), du Comité belge Ni Putes Ni Soumises et du Réseau d’Action pour la Promotion d’un Etat Laïque (RAPPEL), (réalisée dans le cadre du Parcours de la Diversité de Saint-Gilles), a rassemblé 3 oratrices d’horizons différents sur ce thème: Wassyla TAMZALI (Alger), Djemila BENHABIB (Québec), Nina SANKARI (Pologne).
Dès l’introduction, il fut souligné l’importance de séparer le droit, le politique de la foi. Il y fut question des reculs en Pologne sous l’influence de l’épiscopat notamment en matière d’avortement libéralisé. Djemila Benhabib venue du Canada (auteure de «Ma vie à contre Coran») souligne les dangers de lâcher du lest au religieux en matière d’égalité entre les sexes. Le paradigme de la liberté des religions a été introduit par les islamistes eux-mêmes qui ont appris à communiquer à partir des discours et valeurs occidentaux. Pour W.Tamzali (auteure de«Une femme en colère»), l’État de droit limite l’intrusion de la religion chrétienne dans les législations. Elle explique les régressions en Algérie en partie parce que la majorité des femmes «n’ont pas fait le travail de rupture avec l’ordre familial et avec l’ordre religieux».