Deux paradoxes caractérisent aujourd’hui la situation des femmes dans les métiers des technologies de l’information et de la communication (TIC). D’abord, malgré de nombreuses campagnes de sensibilisation, la position des femmes dans les professions des TIC ne s’est pas améliorée, ni en Belgique ni dans la plupart des autres pays européens. Ensuite, il y a proportionnellement plus de femmes dans les métiers des TIC que dans les études supérieures qui mènent à ces métiers; elles sont donc nombreuses à venir d’autres horizons. Bien que l’élargissement du portefeuille des compétences puissent être favorable aux femmes, celles-ci sont souvent enfermées dans des rôles de genre: aux hommes la technique, aux femmes les compétences relationnelles. Dans les métiers des TIC, les systèmes de progression dans les carrières sont souvent opaques, au désavantage des femmes (plafond de verre, rôle familial astreignant). La culture professionnelle dans ces métiers des TIC se traduit par de plus en plus de pression des entreprises pour une auto-formation en dehors des heures de travail et les méthodes de flexibilité sont peu ouvertes à des arrangements qui pourraient répondre aux «besoins» des femmes. En résumé les auteures concluent que les inégalités professionnelles sont aussi des inégalités en termes de pouvoir dans la société.
In: «La lettre Emerit» éditée par la Fondation Travail-Université- décembre 2010 – n°64
www.ftu-namur.org/fichiers/Emerit64.pdf