À qui appartient le corps des femmes?

Depuis toujours, le corps des femmes est l’objet d’un traitement très différent de celui réservé au corps des hommes. Recueillant autant de louanges émues quand il est jeune et mince que de mépris ironique en cas de non-conformité à un idéal de séduction jamais atteint, étalé nu sur 20m2 en même temps qu’honteusement couvert et recouvert, cet «éternel féminin» semble cultiver la contradiction. Depuis les travaux des champs jusqu’à ceux de l’usine et de la maison, depuis les soins aux enfants jusqu’au soutien aux anciens et aux malades, depuis le poids de la culpabilité des désirs «illégitimes» des hommes jusqu’à leur satisfaction même non consentante, depuis la virginité réelle ou simulée jusqu’à la mise au monde d’enfants qu’elles ne désirent pas, la construction sociale d’un corps féminin problématique (compliqué, faible, malade, uniquement centré sur ses fonctions reproductrices?) et pourtant bon à tout faire, supporte des assignations qui deviennent à la fois cause et conséquence du statut inférieur des femmes, de leur dévalorisation symbolique et de leur exploitation économique.

Dans les années ’70, revendiquant la liberté de porter ou non des enfants quand et si elles le décidaient, les femmes clamaient: «Mon corps m’appartient». Qu’en est-il aujourd’hui? Ont-elles acquis, au même titre que les hommes, la maîtrise et la responsabilité de leur sexualité, de leur santé, de leur capacité reproductive?

COLLOQUE INTERNATIONAL jeudi 23 avril 2009 de 9h à 16h30, à l’ULB, salle Dupréel – Institut de Sociologie – Av. Jeanne 44 à 1050 Bruxelles.

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