Écart salarial de genre…

Selon une étude menée par le DULBEA (ULB), les écarts salariaux de genre en Europe ne sont plus majoritairement explicables par des différences en termes de «capacités productives» entre hommes et femmes mais essentiellement par un niveau de rémunération inférieur à caractéristiques égales.

Ces caractéristiques productives sont elles-mêmes déterminées en très large partie par des pratiques et habitudes discriminatoires: ségrégation sectorielle, professionnelle, durée de carrière, expérience professionnelle et rentabilité des entreprises dans lesquelles les femmes sont majoritairement représentées. L’arsenal juridique et conventionnel ne suffit pas à supprimer les écarts salariaux de genre. Le rôle des politiques publiques en matière de garde d’enfants, par exemple, pourrait cependant être déterminant en matière de quête d’égalité.

Les femmes, qui travaillent plus souvent que les hommes à temps partiel, sont cantonnées aux fonctions et secteurs où le taux horaire est le plus faible. La lutte contre la ségrégation sectorielle et fonctionnelle est donc indispensable pour obtenir une égalité de revenus entre les sexes. Le temps partiel ne doit plus être considéré comme un moyen de conciliation vie familiale/vie professionnelle. Au sein d’un ménage ce sont les femmes qui réduisent le plus fréquemment leur temps de travail. Vu la concentration du temps partiel dans quelques fonctions et secteurs, la ségrégation sectorielle et fonctionnelle de genre s’en trouve renforcée. Environ, un dixième de l’écart salarial total de genre (en moyenne les femmes gagnent 22% de moins que les hommes) est dû à des effets sectoriels, ET les femmes se trouvent dans des secteurs les moins rémunérateurs.

La taille de l’entreprise influence aussi les salaires. Les grandes entreprises se trouvent dans les secteurs d’activités les plus rémunérateurs et leurs conventions collectives permettent de fixer des salaires supérieurs aux barèmes sectoriels. Les profits moindres dégagés par les entreprises de plus petite taille engendrent un rapport de force plus faible dans les négociations de partage des gains de productivité ou du profit.

Les systèmes de classification de fonction, les échelles salariales, les possibilités d’accès aux fonctions supérieures et dirigeantes restent défavorables aux femmes. L’écart salarial entre femmes travaillant à temps plein ou à temps partiel s’explique principalement par le fait que les temps partiels sont majoritaires dans les fonctions faiblement qualifiées et dans les secteurs à faible rémunération.

http://www.ulb.ac.be/rech/inventaire/chercheurs/9/CH8699.html

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