L’infatigable Gisèle HALIMI

La Kahina (Plon) est le nouveau livre de Gisèle Halimi, qui à 79 ans, raconte l’histoire qu’elle a voulu parfaitement documentée de cette souveraine Berbère (676-700) de la même tribu berbère juive des Djeraouna que l’auteure. A la tête de toutes les tribus d’Afrique du Nord, elle résista à l’hégémonie arabe. Ces mêmes berbères toujours aussi rudes et indomptés, venaient encore lui faire acte d’allégeance pendant la colonie française! Guerrière de résistance, pas conquérante, elle fut aussi fine stratège: elle inventa la tactique de la terre brûlée que les Russes utilisèrent des siècles plus tard. Elle rendait justice comme un juge de paix et choisissait ses amants en toute liberté. Elle allait retrouver son pâtre grec dans la montagne et y accoucha seule à 17 ans; elle fut la maîtresse du neveu de son ennemi à la fin de sa vie, mais cela n’entama jamais sa détermination politique.

Gisèle Halimi explique son parcours dans un entretien du «Vif l’Express» paru le 10/11/06. L’avocate du procès de Bobigny qui a tellement ressenti dans sa vie «le malheur de naître fille» déplore que certaines oublient «les crachats et les insultes endurés pour faire valoir la cause des femmes». Elle aborde la question de la Constitution européenne qui est en commission en espérant que le choix se portera sur les constitutions nationales de «l’Européenne la plus favorisée» pour unifier le statut des femmes par le haut.

Elle y travaille dans son association «Choisir la cause des femmes» qu’elle préside. Par exemple la constitution suédoise permet de poursuivre les clients de la prostitution, ce qui a fait chuter la traite des femmes. «Nous comptons beaucoup sur la Journée internationale des Femmes le 8 mars 2007: sous la présidence d’Angela Merkel, l’Europe pourrait-elle relancer le projet de Constitution dans ce sens? Je pense que cela pourrait redémarrer l’Europe qui deviendrait un acteur des avancées féminines et ferait barrage du même coup aux extrémismes. On réintéresserait ainsi la moitié de la population à un débat fondamental.»

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