Les 100 ans de bécassine

De son vrai nom: Annaïk Labornez, Bécassine est l’héroïne bien connue d’une série dessinée dont le premier numéro parut en 1905 dans «la semaine de Suzette». Elle est la caricature de la petite bonne stupide parfaitement dévouée à sa «maîtresse».

Cette femme célèbre faisait partie d’une catégorie importante de la population active de l’époque, en France: 1 million de domestiques environ en 1906 dont 75% de femmes.

Les «bonnes» de cette époque étaient plus souvent des esclaves que des «employées de maison». Mal payées (20 à 50 francs par mois, alors que les employées de bureau gagnaient environ 20 francs par semaine) elles étaient soumises à des rythmes de travail épuisants puisqu’il fallait être levées avant les «maîtres» et couchées après eux.

De plus la loi de 1906 sur le congé hebdomadaire ne s’appliquait pas aux domestiques.

Cette situation peu enviable s’assortissait souvent d’obligations de type sexuel. La bonne était utilisée pour assouvir les besoins des hommes de la maison. Et en cas de grossesse elle était le plus souvent jetée à la rue sans indemnité et amenée à se prostituer pour survivre.

Au début de leur existence les mouvements féministes n’ont pas montré une très grande solidarité avec ces femmes, qui étaient fort isolées et donc peu organisées.

L’actualité nous montre que encore de nos jours des femmes sont dans des situations semblables, isolées, qui ont quitté leur pays d’origine, pour se retrouver entièrement soumises à des employeurs qui s’apparentent trop souvent à des geôliers. (Le XXème siècle des femmes, Florence Montreynaud, Nathan, 1999, page 52).

Bookmarquez le permalien.

Les commentaires sont clos.