ÉDITORIAL

Plutôt que d’aborder l’un ou l’autre grand sujet, nous préférons évoquer de petits faits qui ne sont pas sans importance dans la vie courante et qui passent souvent inaperçus.

Le parlement européen examine actuellement un projet de directive portant sur l’égalité hommes -femmes en dehors du travail. En Belgique, le Conseil de l’égalité des chances entre hommes et femmes a examiné soigneusement le contenu de ce texte qui met en évidence les nombreuses discriminations de sexe insidieusement cachées.

Un seul exemple, celui des tables de risque établies par les compagnies d’assurance. Elles ne sont pas seulement anciennes mais basées sur la distinction entre les sexes sans tenir compte d’autres facteurs de risque. Il en résulte que les cotisations ou les montants de certaines prestations sont défavorables aux femmes, alors que d’autres normes sont tout aussi valables ou même meilleures que le critère de la distinction entre les sexes et ce sans qu’il en résulte un dommage financier pour les entreprises.

Signalons aussi, au passage, la différence existant dans les frais d’entretien des vêtements des personnes des deux sexes. Il est piquant d’apprendre par un de ses biographes que l’écrivaine française George Sand (dont on célébrera bientôt le bicentenaire de naissance, le 7 juillet), fit scandale à Paris en revêtant des habits masculins sur le conseil de sa mère qui lui recommandait l’économie.

Nous prendrons aussi l’exemple de l’article 80 du règlement du chômage dont on reparle beaucoup. Cet article a un ton très neutre, sans distinction de sexe: une personne indemnisée au chômage et ayant moins de 50 ans ne perçoit plus d’allocation lorsque la durée du chômage dépasse certaines normes et que les ressources de l’ensemble du ménage dépassent un certain plafond. Comme les hommes ont généralement une rémunération supérieure à celle des femmes, ce plafond est plus vite atteint lorsque le mari continue à travailler et que la femme est au chômage que dans la situation inverse et cela est vrai alors que cette «chômeuse suspendue» a dûment cotisé en sécurité sociale.

Il est bon de lire aussi l’article consacré à la violence intra familiale dans le n° 32 de «Bruxelles Santé» (décembre 2003). On y souligne, en effet, que les victimes de violences intra familiales renoncent souvent à l’exercice de leurs droits légaux, par crainte des représailles.

A.H.

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