Éditorial

L’Institut pour l’égalité des femmes et des hommes annonce l’évaluation du plan national d’action contre la violence à l’égard des femmes en vue de la mise au point d’un nouveau plan d’action.

Comme dans tous les autres domaines, l’accent est mis sur la prévention et des tentatives sont faites pour modifier la mentalité et le comportement des hommes violents dans la sphère familiale.

Mais nous désirons souligner un autre aspect de la prévention des violences dont les femmes sont victimes dans la sphère familiale: c’est leur émancipation économique, c’est -à-dire la disposition de ressources propres. Celles-ci ne sont, dans la plupart des cas pas une fortune personnelle mais elles résultent d’une activité professionnelle ou de la solidarité générale.

L’indépendance économique des femmes est une condition qui leur permet d’échapper à la violence familiale si elles en ont la volonté et ne sont pas elles-mêmes persuadées qu’elles «méritent» cette violence.

Il convient que tout au long de la vie, les personnes, hommes et femmes, garçons et filles reçoivent les mêmes chances, sans distinction de sexe.

Le souci de l’enseignement et de l’éducation doit être le même pour les enfants des deux sexes. Certes, l’enseignement obligatoire est d’application pour les filles comme pour les garçons mais tout l’entourage doit être attentif à leur scolarité sans distinction de sexe et le partage des tâches ménagères et familiales doit être identique à la fois pour les enfants mais aussi pour les «modèles» adultes qu’ils ont devant les yeux.

Il faut par exemple, que cesse le chantage au certificat médical pour dispenser spécialement les fillettes de certains cours. Il convient que les filles bénéficient autant que les garçons d’une deuxième (ou seconde) chance dans leurs études.

Il faut que les femmes adultes puissent, autant que les hommes, se perfectionner, ou compléter leur formation professionnelle et que, dans un couple ou un ménage, «l’un de nous» ne soit pas toujours le même. Quand il s’agit de progresser dans sa carrière, soulignons en passant que les possibilités de déplacement pour exercer en emploi ou suivre un enseignement de promotion sociale, par exemple, doivent être possibles, pour les femmes comme pour les hommes, notamment dans les régions rurales. Ce n’est évidemment pas le cas lorsque le «chef de famille» doit utiliser le seul véhicule individuel pour se rendre au travail puisque, lui, gagne plus.

Ne dites pas que nous avons dessiné une situation irréalisable et que nous nous éloignons du sujet initial de notre rubrique.

Reconnaissez que le schéma d’égalité que nous proposons ne profitera pas seulement aux femmes mais qu’il libérera aussi les hommes du poids exclusif des responsabilités financières que l’organisation patriarcale de la société fait peser sur leurs épaules.

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