En Arabie séoudite

Amnesty International vient de publier (septembre 2000) un rapport intitulé: «Le triste sort réservé aux femmes». La violence familiale est coutumière mais n’est pas l’objet de sanctions. Toute une série de mesures légales réduisent la liberté de mouvement et la liberté d’expression des femmes.

Le pays ne respecte pas les engagements contractés par les traités internationaux au sujet de la condition des femmes auxquels il a adhéré et de nouvelles interdictions sont promulguées, c’est ainsi que, à la suite d’une manifestation de femmes conduisant des voitures automobiles, une nouvelle loi fut adoptée pour interdire cette activité aux femmes. (N.B. Cette constatation apporte-t-elle de l’eau au moulin de ceux et celles qui, à chaque revendication des femmes, déclarent que la revendication entraînera l’effet opposé à celui qu’on recherche?).

Malgré le grand nombre de femmes qui ont bénéficié d’un enseignement de niveau supérieur, «force est de constater que l’accès des femmes à l’éducation n’a pas pour corollaire leur intégration dans le monde du travail». Le but officiel de l’éducation de la fille est de faire d’elle «une maîtresse de maison accomplie, une épouse exemplaire et une bonne mère?».

Il y a deux ministres distincts un pour l’éducation des garçons et un pour l’éducation des filles et la ségrégation des élèves des deux sexes dans les écoles «se traduit souvent par une inégalité de traitement et de chances au détriment des femmes».

Et le royaume saoudien prévoit la possibilité pour les filles d’accéder «aux disciplines correspondant aux dispositions naturelles des femmes.» (N.D.L.R. C’est nous qui soulignons. Nous savons ce que cette locution veut dire!).

En ce qui concerne l’enseignement professionnel, la Commission d’experts de l’Organisation internationale du travail a souligné les manquements du gouvernement dans le domaine de l’accès des femmes à des fonctions professionnelles menant à des emplois qui ne sont pas traditionnellement «féminins».

Les femmes rencontrent de grandes difficultés dans l’exercice de leur profession et le rapport cite un exemple: la coutume veut qu’une femme commerçante ne se rende pas en personne au ministère du commerce pour y accomplir des formalités administratives: cela ne «convient» pas. Elle doit y déléguer un fondé de pouvoir masculin; elle doit aussi se faire représenter par un homme dans les réunions et les transactions commerciales. Même actionnaire majoritaire, il serait «indécent» pour une femme de siéger en personne dans un conseil d’administration, bien que cela ne soit pas spécifiquement interdit par la loi islamique.

Majoritaires parmi les diplômés de l’enseignement supérieur, les femmes ne le sont pas dans l’emploi: 2 à 5% de la population active. On trouve des femmes surtout dans les services de santé et les établissements d’enseignement spécifiquement destinés aux filles et aux femmes.

Il y a de nombreuses domestiques qui sont souvent des immigrées et quelques femmes dans le secteur hôtelier, dans les banques et les bureaux, les femmes n’ont pas les mêmes possibilités que les hommes.

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