Une femme à la Sûreté de l’État

Une femme a été nommée à la tête de la Sûreté de l’État (en juin 2000). C’est Godelieve TIMMERMANS; voilà une femme qui crève la plafond qui freine l’ascension de bien des femmes vers les sommets de la vie professionnelle.

Le poste qu’elle occupe est un poste important et il était convoité. Appelons à l’attention sur une situation que nous verrons sans doute de plus en plus souvent. Une autre femme était aussi candidate à ce poste. Rappelons, d’ailleurs, qu’un telle situation ne se présente pas pour la première fois; on a connu une situation semblable récemment dans un grand corps de l’Etat. S’étonne-t-on de voir deux ou plusieurs hommes solliciter un même emploi important. Non, n’est-ce pas; on trouve normale une telle situation.

Cette affaire nous permet d’infirmer l’affirmation que l’on entend encore trop souvent: on n’a pas nommé un femme parce qu’on a vraiment cherché une femme compétente et motivée. Et s’il y avait assez de femmes compétentes pour occuper tous les emplois importants?

Et ailleurs? La conférence des Nations Unies qui a été convoquée à New York en juin avait pour but d’évaluer les progrès accomplis depuis 1995, date de la conférence de Pékin, dans le domaine des droits de la femme. Ces contacts internationaux sont pleins d’intérêt mais il importe que les participants et participantes, qu’ils-elles appartiennent au monde des représentants officiels ou qu’ils soient au nombre de ceux qui forment ce qu’on appelle maintenant la société civile, aient une volonté d’objectivité et qu’ils n’aient pas comme principal souci de faire valoir leur groupe, leur pays, ou leur culture. Il importe de savoir reconnaître combien est long le chemin qui, partout, reste à parcourir pour établir, dans les faits, l’égalité des hommes et des femmes.

Quelques semaines après le grand événement de New York, un organe important des Nations Unis dénonçait avec force la condition des femmes d’Afghanistan comme contraire aux droits de l’homme.

En septembre, nous aurons aussi les yeux fixés sur les antipodes puisque les Jeux olympiques commencent à Sydney. Rappelons qu’il y a déjà plusieurs mois, la championne de tennis Martina Hingis avait réclamé pour les sportives professionnelles l’égalité de rémunération avec les hommes (Janvier 2000). Pour l’heure, rappelons que la délégation olympique belge et globalement « équilibrée » numériquement entre les sportifs des deux sexes.

Au Maroc, une femme a été nommée au cabinet du nouveau souverain. Il n’empêche que les femmes sont loin d’avoir gagné leur lutte contre la répudiation et l’abolition du « code de la famille ». Et l’on voit même des manifestations de femmes être organisées pour soutenir la sujétion des femmes.

Un article du Bulletin de l’Institut de recherche des Nations Unies sur le développement social (numéro 21, automme-hiver 1999) est consacré à « Genre et emploi dans l’industrie textile marocaine ». L’auteur déclare qu’il n’existe pas de disparités entre hommes et femmes quant à l’incidence de la formation et de l’expérience sur le salaire dans un secteur où la main d’œuvre est à 75% féminine; mais les femmes ont un rapport ambigu avec leur travail, d’une part, elles ne valorisent pas leur apport économique dans la famille et, d’autre part, elles voient en celui-ci un recours contre l’insécurité de l’emploi

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